Tant de sagesse dans l’indignation, c’est que l’indignation n’est pas un caprice, ni un emportement de l’instant. L’indignation n’est pas une crise de courage passagère. Une simple posture. Non. L’indignation est bien plus que cela. C’est la fidélité qui se cabre comme un cheval sauvage — libre. C’est l’âme qui se dresse, droite comme une sentinelle, parce qu’elle a reconnu la justice qu’on outrage, l’innocence qu’on piétine. L’indignation, c’est la mémoire du cœur qui refuse l’habitude, qui refuse de s’endurcir. Et c’est peut-être là la plus haute sagesse : ne jamais se résigner, ne jamais consentir à ce que le mal devienne l’ordre des choses.