Bruno Leyval

Journal & autres notes

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Feu froid

Impression de 200 pages et cartouche avariée. Le manuscrit reste en l’état sur la planche à découper. Retour de soirée. Estomac vampire mangeur de bille vomissure pas fraîche. Nuit. Il a fait -7 cette nuit — feu froid. Le bois siffle, encore et encore. Buée sur les fenêtres de la chambre. Buée sur les fenêtres du salon. Reste de Beaujolais. Reste de dents. Trou béant. Salive et pourriture. Tache de sang. Bain de bouche. Maux de tête effervescents. La soufflerie s’affaisse et le peu de chaleur restante stagne autour d’un verre vide. Alors, nous sommes tous encore devant cette vitrine du monde. Musique : les corps des femmes marchandises et les drones qui entre dans les immeubles sans frapper. Le sexe et la mort. Pulsion atmosphérique. Défilement. Les débat des voyants boule de cristal et futur diatopique. La guerre aux portes de l’Europe et les câbles sous-marins arrachés. Note pour plus tard : envisager la mort de nos enfants. Connexion lente — plus de connexion. Insomnie et pensées érotiques. Les grosses jambes se touchent et verrouillent l’entrée. J’ai fini par me relever après avoir réussi à échapper à un rêve — passé lourd. Tambour bâtant les hanches, Machine à laver. Signal nocturne. La photo d’un bain au carrelage rouge et blanc. Un espace pour la présence radicale — Il y a toujours un démon qui sommeille sous la boucle d’étain. S’endormir avec Rachmaninov.

— 23 novembre 2025