Bruno Leyval

Journal & autres notes

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Mouche-faucheuse

C’est tout un système qui tourne sur un axe pauvre, un crâne qui se dégarnit. Les longs filaments blancs couvrent le dégel au printemps. Vieillir, c’est comme regarder une mouche-faucheuse sur une pomme en décomposition. De la généreuse coupe de fruits, il ne reste que des lambeaux de peau, des trognons et quelques pépins infertiles. De la généreuse carrière artistique, il ne reste que des pinceaux rongés par la rouille et de l’encre sèche. Je n’ai que faire de tout cela, car aujourd’hui, j’ai le plus grand des pouvoirs – le pouvoir de me connecter directement avec mon cerveau-monde. La pauvreté du médium a détruit le mirage des ornements artificiels (il y a bien plus de possibilités colorimétriques dans l’écriture, n’est-ce pas ?). J’ai franchi le seuil du sanctuaire en marchant sur les dalles impaires. À l’exactitude, je lui préfère la marge d’erreurs – l’égarement qui mène au Divin. Les synapses électriques ont des terminaisons à cinq doigts.

— 17 novembre 2025