Bruno Leyval

Journal & autres notes

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Mythologie H.

Il y a toujours cette fringale de mythologie Hallucinante — le besoin de graver ses visions dans la chair du papier-pelage, la note comme une prière définitive (ou pas), non !?! Le vieux barbu, lunettes noires, prophète de la vibration, balançant des AUM devant une assemblée planante, l’a affirmé haut et fort. Son verbe brûle — il transvase l’énergie première dans une prose hallucinée. W. B. lui parle à l’oreille. Je ne suis pas de ceux qui veulent changer le monde, car le monde n’a pas besoin de nous pour muter. La connexion avec d’autres mondes me satisfait largement. Je suis déjà branché sur la fréquence — l’autre fréquence. Mais attention, si cet espace paraît n’être qu’une accumulation de mots sans sens, sachez que sa profondeur hurle à la lune blanche, s’étire dans les cavernes du crâne… Sachez que chaque mot, même bancal, même rongé par l’ombre folle, est une pulsation d’univers, un crachat cosmique sur la vitre sale du réel. Alors, dans l’orgie des syllabes, dans la jungle des phrases molles, on récolte les fluides dans des calices d’argent. Comment percevoir l’écriture autrement que comme une expérience psychédélique ? L’écriture, oui, l’écriture, elle se fait à la fois médium et acte de transcendance ! En Arizona, le tapis de l’âme est fabriqué par la guérisseuse, la médicine woman. Transmission des savoirs ancestraux, pieds nus sur les braises de la terre. Elle rit, elle pleure, elle danse comme si la fin du monde n’était qu’un cri dans l’infini. J’achète du vin californien et rentre célébrer l’effondrement / boire, boire, boire, le nectar des ruines / la fin des illusions sur des grappes fermentées.

— 14 novembre 2025