BRUNO LEYVALÀ propos Journal Notes Boutique
Un incendie d’épouvantails
Les habitants de la cité aux ventres ballonnés, aux yeux obstrués par l’opulence, éloignés du pardon pour le péché, pourrissent d’êtres bien mûrs, privilégiées.
Puisqu’un jour le ciel nous engloutira, que la vague et ses nuages recouvreront notre espèce vulgaire, que d’un geste circulaire s’effaceront nos sourires suffisants et que d’un simple revers de la main, nous serons balayés de la surface comme des miettes sur une nappe.
Puisqu’un jour le ciel se déchaînera, que sa colère et sa rage anéantiront nos désirs bas et destructeurs, que d’un simple souffle s’envoleront nos projets de conquête et que d’une simple prière, nous serons réduits en cendres et emportés aux quatre vents.
Nous pouvons à présent nous préparer à la fin, préparer nos bagages pour un voyage lointain, vers une contrée de flammes et de fureurs, où nos coeurs trôneront fièrement empaler sur les piques de nos horreurs.
À l’échelle universelle, ce ne sera qu’une petite bataille de rien du tout, un barreau parmi tant d’autres, un incendie d’épouvantails.